Mercredi 31 octobre – dimanche 4 novembre

Et voilà le grand week-end approche, week-end prolongé certes, mais c’est surtout LE week-end du référendum. L’ambiance est plutôt sereine à l’approche de cet événement historique pour la Calédonie. Chacun semble retenir son souffle, le questionnement portant bien plus sur le déroulement du scrutin et sur la gestion des résultats que sur ces derniers eux-mêmes. Difficile de prévoir. Pour moi, grande débutante en matière calédonienne, l’une des choses que j’ai retenues au bout de cette première année de pratique, et oui, bientôt un an déjà !! c’est qu’il faut faire preuve d’humilité et garder en mémoire qu’il suffit de peu pour que tout bascule et que le pays s’embrase. Quelle est la meilleure stratégie à adopter, rester chez soi en Province nord ? Descendre à Nouméa pour être moins isolée et risquer de prendre la route le jour J pour revenir à Pouembout le lundi ? L’internat du lycée sera d’ailleurs fermé le dimanche soir, et le service de bus scolaire de la province nord ne sera pas assuré lundi. Finalement nous décidons avec un groupe de collègues d’organiser un week-end en cata dans le grand lagon sud. Comme si nous, zoreilles fraîchement débarqués, nous nous tenions à l’écart, lointains spectateurs, pour laisser les calédoniens décider de leur destin. Quant au retour, nous aviserons dimanche au retour pour savoir ce qu’il est le plus sage de faire, remonter (ou descendre, comme on veut) en brousse, au-delà du mur.

Mercredi 31 octobre, nous quittons le lycée en début d’après-midi pour la capitale. C’est toujours l’occasion de faire quelques emplettes, fringues, chaussures … pas forcément facile de trouver ce que l’on souhaite à Koné ! Repas à la baie des citrons, enfin la BD, où nous embarquons sur notre logement du week, le cata d’un ami d’une des collègues de notre petite équipe. Nous sommes 6, répartis dans les 3 cabines du navire, fonctionnel et confortable. Demain nous lèverons l’ancre pour le grand sud.

Jeudi 1er novembre. Au petit matin, le ciel est gris et le vent se lève tandis que nous hissons les voiles.

Départ de Nouméa

Les alizés se renforcent en cette période de l’année, et nous avons le vent de face pour descendre vers le sud. Pas forcément facile de trouver la bonne allure avec ce catamaran qui ne parvient pas à remonter au vent. Nous tirons de larges bords, dessinant de vastes N sur le lagon tandis que nous suivent les fils de traîne. La chance nous sourit et c’est un thazard qui est remonté au bateau, il nous fera les repas du midi et du soir ! Nous finissons par atteindre les paysages du grand sud, terres sauvages rougeoyant à l’horizon.

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Grand sud
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Grand sud
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Grand sud

Nous entrons dans le canal Woodin, séparant la grande terre de l’île Ouen. C’est ici, dans la baie Iré, à l’abri du vent, que nous passerons la nuit. Tandis que la journée touche à sa fin, les brumes de chaleur se dissipent petit à petit sur les sols ultramaphiques de l’île mis à nus par l’érosion.

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Le grand sud
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Grand sud
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Baie Iré
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L’île Ouen
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Pin colonnaire sur l’île Ouen

Vendredi 2 novembre

Au petit matin, c’est reparti pour une petite série photos sur la baie, tandis que les lumières sont encore contrastées et les nuages de l’aube évaporés. Un couple de balbuzard australien se perche au sommet des pins, surveillant leur territoire. Les eaux calmes sont troublées un instant trahissant la présence d’un dugong qui se contentera de deux brèves apparitions.

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Balbuzard australien sur l’île Ouen

Mais le calme ne durera pas bien longtemps, et déjà le vent venu de la mer s’engouffre dans le canal. Il est temps de reprendre la mer. Malheureusement il devrait continuer à se renforcer dans la journée. Naviguer dans ces conditions n’est pas l’idéal et nous n’affronterons pas le lagon. Direction la baie de Prony pour remonter dans la baie du Carénage où nous serons à l’abri. On fera du tourisme à défaut de PMT !

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Canal Woodin
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Canal Woodin

C’est reparti pour remonter le vent en tirant de larges bords. Au loin se dessine la silhouette de l’îlot Cazi que nous dépassons pour pénétrer dans le défilé permettant d’atteindre la baie du carénage. Ici, nous sommes définitivement à l’abri et avons plus l’impression d’être sur un lac que sur le lagon. Nous sommes dans un estuaire, on ne se risquera pas de prendre un bain ! En fin d’après-midi nous embarquons à bord de l’annexe pour remonter la rivière. Ce qu’il y a de fort avec la Calédonie, cette terre de contrastes, c’est que l’on passe en très peu de temps dans des ambiances très différentes. Ce caillou est une véritable invitation au voyage ! Nous voilà voguant au milieu de la mangrove, et l’imagination se trouve transportée en Guyane.

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Baie du Carénage
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Cascade au fond de la Baie du Carénage
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Cascade au fond de la Baie du Carénage

L’estuaire se réduit et nous touchons terre. Nos pas nous mènent au bord d’une cascade aux eaux claires qui invitent à la baignade, cadre idyllique sous une lumière du soir mystique, si propre à la Calédonie.

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Cascade au fond de la Baie du Carénage
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Cascade au fond de la Baie du Carénage
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Cascade au fond de la Baie du Carénage
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Cascade au fond de la Baie du Carénage

Nous finissons par rejoindre les sources chaudes de Prony, toute proches, tandis que le soleil frôle l’horizon. Il est temps de rentrer au navire.

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Baie du Carénage

Ici, à l’écart de toute pollution lumineuse, la nuit intense et illuminée semble se refléter dans les eaux où scintillent par nuages particules et invertébrés. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, demain, direction le lagon et les îlots ! Mais ça, c’est “demain” 😉

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